Le Centre El Hikma de Forest a fait un communiqué concernant la problématique de l’Aïd al Adha. Elle est la première institution bruxelloise à se positionner clairement sur la question via un communiqué. Elle est en faveur d’un boycott malgré que la région de Bruxelles ne soit pas encore concernée par l’interdiction d’abattage sans étourdissement dans les abattoirs temporaires. Dans son communiqué elle dénonce aussi le silence des institutions et instances musulmanes chargées du dossier.
Au Nom de Dieu
Contre toute attente et sans « réelles » concertations avec les communautés concernées, les ministres flamands et wallons chargés du bien-être animal ont décidé d’imposer l’électronarcose lors de l’immolation des bêtes dans les abattoirs temporaires, et ce, à la veille de la fête du sacrifice. Une fête pourtant chère à nos concitoyens de confession musulmane.
Au-delà de cette décision peu hasardeuse -au vu des évènements à venir- le conseil d’Etat juge les abattoirs temporaires non conformes et illégaux. La communauté musulmane est ainsi prise entre deux feux, sans qu’aucune alternative ne soit proposée.
A ce propos, nous ne pouvons pas, en notre âme et conscience, observer passivement le silence des autorités religieuses et cautionner leur démarche.
Suite à une réunion extraordinaire du conseil d’administration et de ses imams, le Centre El Hikma a exprimé son choix de boycotter le sacrifice du mouton pour cette année 2015 par la voix de son imam Khaled Harrar, lors du prêche du vendredi 14 Juillet 2015.
Bien que la loi ne soit pas encore en vigueur dans la région de Bruxelles-Capitale, nous primons l’anticipation et la solidarité avec nos concitoyens de Flandre et de Wallonie.
Nous invitons ainsi nos concitoyens à se joindre à cette action en offrant un sacrifice à distance aux familles nécessiteuses ou dans le projet Institut El Hikma – La Sagesse, institut libre de confession musulmane.
Par ailleurs, nous jugeons également qu’au fil des années, aucune ou très peu d’initiatives ont été mises en place pour étudier au mieux les possibilités pouvant mettre fin à l’ambiance parfois anarchique liée à cette fête. (Manque de centre d’abattage, des sacrificateurs incompétents, sacrifices des ovins avant l’heure de prière, etc…)
En ce sens, il est primordial qu’un collectif soit constitué rassemblant des spécialistes religieux et juristes pour étudier au mieux la question dans l’intérêt de nos concitoyens. Ainsi, le Centre El Hikma se dit prêt à apporter tout son soutien à l’élaboration d’un tel collectif.
Enfin, nous dénonçons l’inactivité des institutions et instances musulmanes chargées du dossier.
Fait à Bruxelles, le samedi 22 août 2015